3 questions à Elodie Nocquet (Better Way) et Pierre Valentin (Amadeis)

Publiée le 02.05.2024

Ce mois-ci, FAIR a choisi de donner la parole à Elodie Nocquet et Pierre Valentin qui intègrent tous les deux le comité du label Finansol.

Elodie Nocquet

Quel est votre parcours et quelles sont les motivations qui vous ont poussée à faire partie du comité du label ?

Après avoir passé une dizaine d’années dans l’investissement à impact chez Investisseurs et Partenaires et je travaille maintenant et depuis cinq ans en conseil sur les dimensions ESG & impact pour les investisseurs et leurs portefeuilles d’entreprises. Je suis très sensible à la professionnalisation du secteur de la finance durable et de l’impact ; le label Finansol, pionnier dans son domaine, reflète mes convictions : il me paraît exigeant, pédagogique et de nature à apporter une vraie visibilité sur les investissements solidaires aux épargnants.

Sur quels sujets en particulier souhaitez-vous apporter votre expertise au sein du comité du label ?

Je souhaite apporter en particulier ma connaissance du private equity à impact et, plus généralement, des méthodologies autour de l’ESG et de l’impact au sein de différentes classes d'actifs. Par ailleurs, j'ai travaillé à la fois sur les enjeux liés aux pays en développement (via Investisseurs et Partenaires) et sur les enjeux en France et en Europe. 

Quelle est votre vision sur les évolutions du secteur de la finance à impact ? Comment percevez-vous les enjeux à venir pour le secteur et les gestionnaires de produits labellisés Finansol ?

Pour moi, l'un des enjeux est la démocratisation de la finance à impact, qui demeure un domaine très confidentiel. La France, avec le principe des fonds 90/10, l'existence du label Finansol et l'accessibilité de certains fonds d'impact cotés et même non cotés au grand public, est avant-gardiste dans ce domaine. J'espère que la dynamique va continuer de se développer fortement en France et rayonner à l'étranger. 

Pour le label Finansol, le défi est de conserver son exigence tout en accompagnant ce mouvement de démocratisation et d'innovation. Par ailleurs, pour un label à l'ADN social, l'enjeu est d'identifier le bon positionnement par rapport aux enjeux environnementaux. 

 

Pierre Valentin

Quel est votre parcours et quelles sont les motivations qui vous ont poussé à faire partie du comité du label ?

J'ai travaillé dans le Groupe Crédit Coopératif durant 19 ans avant de prendre ma retraite en 2023. J'ai notamment dirigé la filiale de gestion d'actifs de ce groupe, Ecofi Investissements, qui est un des leaders du marché des fonds solidaires, avec près de 20 fonds ou parts de fonds labellisés Finansol. La finance solidaire est donc un sujet que je connais bien, qui me passionne et je suis très heureux de continuer à m'y impliquer, à travers ce comité. 

Sur quels sujets en particulier souhaitez-vous apporter votre expertise au sein du comité du label ?

À travers les produits labellisés Finansol, de nombreux épargnants ont été sensibilisés à la finance solidaire et ont rejoint ce mouvement. L'épargne salariale, et aujourd'hui l'assurance-vie, assurent une croissance régulière des encours. Mais jusqu'à récemment, ce label était avant tout destiné aux particuliers. Parallèlement, la finance dite « à impact » s'est développée plutôt en direction des investisseurs institutionnels. Réunir ces deux courants en donnant une plus grande portée au label me paraît un enjeu important, auquel je m'efforcerai de contribuer. 

J'aimerais également que le label Finansol fasse des émules dans d'autres pays européens ou bien puisse s'appliquer à des fonds domiciliés dans ces pays, car rien n'empêche en théorie d'imaginer des fonds 90-10 dans ces pays.

Quelle est votre vision sur les évolutions du secteur de la finance à impact ? Comment percevez-vous les enjeux à venir pour le secteur et les gestionnaires de produits labellisés Finansol ?

Ce secteur connaît un fort développement. Je pense que cela va continuer car le mouvement bénéficie à la fois d'un soutien des politiques publiques (notamment à travers des réglementations favorables) et d'une demande spontanée liée aux évolutions de la société. La difficulté sera de conserver un haut niveau d'exigence dans la définition de l'impact (d'où le rôle crucial du label) tout en assurant une forte croissance des encours. Mais je suis plutôt optimiste quand je vois l'étendue des besoins sociaux à satisfaire, la vitalité de l'économie sociale et solidaire, et la qualité des projets portés par les entreprises sociales !

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